« MOCHKOV ? Celui qui a la bibliothèque ? » Aujourd'hui, le nom de ce mathématicien moscovite de trente-trois ans semble connu de tous les internautes russophones. Pourtant, les débuts de Maxime Mochkov sur le Net furent très incertains. Tout commence en 1994, lorsque cet obscur chercheur à l'Académie des sciences décide de créer son site Web - une nouveauté à l'époque. Pour étoffer un peu sa rubrique « passe-temps », Maxime scanne quelques-uns de ses textes préférés et les affiche sur son site, en commençant par des livres de science-fiction, puis les paroles de chansons des Beatles et de l'opéra rock Jésus-Christ Superstar... Six ans plus tard, avec ses 20 000 textes de 1 500 auteurs directement téléchargeables et ses 11 000 visiteurs par jour, la bibliothèque Mochkov est devenu l'un des sites russes les plus célèbres de l'Internet : « La raison de mon succès est que j'étais là avant tout le monde », remarque-t-il modestement.
Contrairement aux pionniers américains de la diffusion d'ouvrages numérisés sur Internet, Maxime n'a été ni harcelé ni menacé par les éditeurs, auteurs ou divers ayants droit pour des questions de violation de copyright : « Mes lecteurs scannent et m'envoient leurs livres préférés, qu'ils soient ou non tombés dans le domaine public. Je me contente de les mettre en ligne. En fait, c'est leur bibliothèque pas la mienne... Jusqu'ici je n'ai eu que très rarement des problèmes avec les auteurs. Quelques-uns m'ont demandé que leur livre soit retiré de ma bibliothèque, ce que j'ai fait immédiatement. Mais, en fait, je reçois de plus en plus de courrier du type : 'Cher Monsieur, veuillez bien trouver mon livre ci-joint. En espérant qu'il trouvera sa place dans votre bibliothèque'. Parfois, les lettres viennent directement des maisons d'édition. »
Ainsi, la bibliothèque Mochkov permet de télécharger, par exemple, toute l'oeuvre de Viktor Pélévine, jeune auteur russe à la mode, ou encore les dernières rééditions d'Arkadi et Boris Strougatski, duo culte de la science-fiction soviétique. Conçue de façon utilitaire, avec des rubriques allant des guides de randonnées dans le Caucase aux grands classiques de la littérature en passant par les manuels informatiques les plus récents, elle est à la fois un outil de travail et un miroir des goûts littéraires des Russes d'aujourd'hui : « Mes lecteurs les plus assidus restent les Russes émigrés à l'étranger. Beaucoup m'écrivent pour me dire que c'est grâce à ma bibliothèque qu'ils n'ont pas oublié leur langue maternelle. »
RÉFÉRENDUM
Dans le cadre de leur soirée électorale du 24 septembre, les deux chaînes de télévision parlementaires (Public Sénat et LCP-Assemblée nationale) organisent à partir de 22 heures une séance de dialogue en direct sur Internet avec un groupe de spécialistes.
www.senat.fr/chaineparl
www.canalchat.fr
GUERRE DU CRYPTAGE
La RIAA (Association américaine de l'industrie du disque) a diffusé sur Internet son nouveau logiciel de cryptage de fichiers musicaux, et propose aux hackers de le tester : elle offre 10 000 dollars au premier qui parviendra à le décrypter par ses propres moyens. L'association EFF (Electronic Frontier Foundation), qui défend la liberté d'expression sur Internet, a aussitôt réagi en demandant aux hackers de boycotter ce concours, car cela reviendrait à aider la RIAA à créer des systèmes de cryptage plus efficaces. EFF a lancé son propre concours, intitulé « Libérez la musique numérique », dont le seul prix sera « le droit de distribuer de la musique à votre guise ».
www.sdmi.org
www.eff.org/cafe